Quel lait utiliser pour nourrir mon bébé ?

Le Pr Robert Debré avait coutume, autrefois, de dire : « Le lait de femme est fait pour les bébés, le lait de vache pour les veaux ». À l’époque, il avait raison. S’il est facilement possible, aujourd’hui, de donner des aliments à base de lait de vache aux nourrissons, c’est grâce aux progrès de la science. Ces laits sont facilement transportables en vacances ou pour une randonnée si on utilise une glacière électrique branché sur son véhicule.

Il y a des animaux dont le lait est beaucoup plus proche du lait maternel, celui de l’ânesse, tout particulièrement. Mais celui de vache est une « matière première » qu’il est plus facile de se procurer en quantité. Pour qu’il soit toléré par les petits, il faut procéder à des modifications des protéines, des sucres et des graisses qu’il contient pour se rapprocher au plus près du lait de femme. Le terme « lait maternisé », qui ne reflétait pas la réalité, est désormais interdit par la réglementation européenne. La terminologie aujourd’hui est : lait premier âge, deuxième âge, lait de suite, de croissance…

Le terme « lait » est réservé aux seuls produits comportant des protéines de la vache (ceux à base de soja sont appelés « préparations pour nourrisson »). Dans les laits premier âge pour nourrissons, les protéines sont modifiées ou adaptées, ils correspondent aux anciens laits dit « maternisés », mais ce ne sont pas les mêmes que celles du lait maternel. Passons au lait dit « deuxième âge » lorsque les petits ont 5 mois, pas avant, car ils ne sont bien supportés régulièrement qu’à cet âge.

La standardisation des laits pour bébé

Quelle que soit leur marque, ces laits ont les mêmes caractéristiques… Apport énergétique adapté, diminution de la teneur en protéines et en sels minéraux pour avoisiner les taux du lait maternel… Sucre modifié, avec supplémentation en acides gras essentiels, teneurs en vitamines et oligo-éléments soumises des normes strictes. Si équilibrés soient-ils, ces laits ne comportent cependant ni les éléments d’intérêt immunologique : les oligosaccharides (petits sucres) du lait de mère, ni les produits spécifiques favorisant l’absorption d’oligo-éléments. Nous constatons de plus en plus d’intolérances aux protéines du lait de vache. À tel point que, sur la côte Est des États-Unis, les enfants qui ne sont pas nourris par leur mère le sont avec du lait à base de soja.

On peut se poser la question : « Ces enfants sont-ils nourris au lait de soja parce qu’ils ont des intolérances aux protéines du lait de vache ou pour écouler les excédents en lait de soja des USA ? ». On peut s’attendre à ce qu’on nous réponde que c’est pour l’augmentation des intolérances aux protéines du lait de vache… Chose certaine et mal comprise.

Les intolérances aux différents laits

En tous les cas, en France, nous considérons qu’il y a autant d’intolérances aux protéines de soja qu’aux protéines du lait de vache. Aussi une nouvelle génération de laits a vu le jour, protéines dites modifiées… Mais leur goût est bien peu engageant et certains enfants les refusent. Dans ce cas on leur propose des laits base de protéines de soja, en général tout de même fort bien supportés. Des laits très spécifiques ont fait leur apparition : les laits épaissis, anti-régurgitation. Les laits acidifiés, qui ont une bien meilleure digestibilité. Des laits pour prématurés, dont on a diminué le lactose, qui provoque parfois des intolérances à la suite de diarrhées qui peuvent durer plusieurs semaines.

Les diarrhées, signe d’un problème de nourriture

Depuis quelque temps, les diarrhées relèvent parfois des germes très particuliers, notamment le sévère Campylobacter, qui représente aux États-Unis 70 % des causes de diarrhées et qui nécessite des traitements antibiotiques spécifiques. Aussi, aujourd’hui, lorsqu’une mère téléphone pour parler diarrhée, on lui conseille un lait de régime « spécial diarrhée », de la carotte et de l’eau de riz… Et si quatre à cinq jours après, la diarrhée persiste, il faut faire une analyse de selles de l’enfant pour déceler d’éventuels germes spécifiques, salmonelles, Campylobacter nécessitant des traitements particuliers.

Que valent les substituts de lait pour bébé ?

Il existe des substituts à base de protéines hydrolysées ou ne contenant que du fructose, ou encore éliminant totalement les acides aminés, ou répondant des problèmes particuliers, intolérances manifestes, parfois eczéma généralisé…

Les vertus d’un allaitement au sein

L’allaitement au sein, c’est un contact intime avec la mère, une caresse, un peau-à-peau, c’est important pour le bébé, cela joue un rôle dans son développement. Les mères ont toujours su que leur bébé de 8 jours posait la main sur leur sein et les regardait intensément. Les pédiatres ont longtemps ignoré cette précocité ! L’allaitement au sein favorise la musculation des mâchoires et un bon placement des dents. La pratique des pédiatres fait dire que les bébés nourris au sein sont peut-être plus calmes et plus tranquilles. C’est toutefois impossible à démontrer et l’essentiel est le contact intime, les échanges avec la mère au moment des repas. Mais on est une bonne mère même si on n’allaite pas !